Une année moyenne, c’est ainsi que la dernière saison de sirop d’érable a été qualifiée par les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), un avis partagé par le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE).
Contrairement à ce qui arrive habituellement, la saison des sucres a débuté partout en même temps pour l’ensemble de la province sous l’impulsion des journées chaudes vécues au début avril.
Pour la même raison, la saison a été écourtée, pour une production estimée à 133 millions de livres de sirop d’érable. L’an dernier, elle avait été estimée à plus de 175 millions de livres, ce qui avait établi un nouveau record. La région de Chaudière-Appalaches vient en tête de la production, suivi du Bas-Saint-Laurent,Gaspésie, et de l’Estrie.
Crédit photo: Producteurs et productrices acéricoles du Québec
Pour la dernière année, les ventes ont été au rendez-vous malgré la pandémie. Le sirop en vrac a enregistré en 2020 une hausse des ventes de 14% à 147 millions de livres de sirop d’érable commandés aux PPAQ. Les exportations à l’international ont également affiché une forte hausse en comparaison avec 2019 avec près de 22% de ventes et selon les PPAQ, les premiers mois de l’année sont prometteurs pour 2021.
La baisse de la production du printemps 2021 représente toutefois un manque à gagner pour les producteurs, a admis Serge Beaulieu, président des PPAQ. « C’est certain que côté revenus, cela a un impact pour les producteurs, de là l’importance de souscrire à un programme d’assurance récolte. De plus, au fur et à mesure que le sirop d’érable de la réserve est vendu, les producteurs acéricoles reçoivent l’argent pour leur sirop jusque là entreposé ». Les avis de dommages déposés à la Financière agricole ont d’ailleurs grimpé à 634 en raison de la chaleur qui a limité la production.
La baisse de rendement entraine également une hausse des coûts de production par livre produite considérant la proportion importante de charges fixes dans ce secteur. C’est ce que le CECPA a constaté lors de son enquête auprès de 90 entreprises acéricoles afin d’en déterminer les coûts de production. L’étude sera disponible à l’automne 2021.
L’association a d’ailleurs l’intention d’analyser les projections de ventes pour les prochaines années, particulièrement pour le sirop biologique, afin de vérifier si de nouveaux contingents devraient être émis. Des discussions sont en cours depuis août dernier avec la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec sur cette question et sur les nouvelles entailles. Un développement est attendu cet été et les PPAQ encouragent leurs producteurs à se préparer en réalisant un inventaire forestier.
Par ailleurs, devant le constat de réserves stratégiques à la baisse, il a déjà été décidé d’émettre trois millions d’entailles de plus et ce nombre pourrait augmenter si les projections de ventes sont favorables.